Nous avons tous vécu une situation kafkaïenne, passé un moment lynchien, ou connu un lieu proustien. Dans son dernier livre “La vie esthétique” (Verdier, 2013), le philosophe Laurent Jenny regarde comment nos vies sont traversées par les œuvres de l’art, et s’amuse à retrouver les tableaux cubistes de Picasso dans les pixels d’un écran de téléphone portable.
Nous lui avons demandé si “la vie par Instagram” était elle aussi une vie esthétique. Interview.
Vous êtes l’auteur d’un ouvrage récent intitulé La vie esthétique (Verdier, 2013). Comment regardez-vous le phénomène Instagram ?
Laurent Jenny : Les filtres Instagram relèvent en effet d’une exigence très contemporaine d’esthétisation des apparences, et plus particulièrement des images qui circulent, quel que soit leur statut (privé, publicitaire, journalistique). Il y a actuellement un débat pour ou contre Instagram, au nom de la pureté du regard photographique. À mon avis, le problème n’est pas que les clichés Instagram soient “artificiels”…
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